Investir dans nos fondations

1. La recherche pionnière du SCK CEN mène à l’adaptation de normes internationales

On compte 410 réacteurs en service et 60 réacteurs en construction à travers le monde. Parmi les réacteurs existants, 135 ont déjà dépassé leur durée de vie, limitée à 40 ans, et 109 autres souffleront leurs 40 bougies dans les cinq prochaines années. « L’exploitation sûre est la priorité absolue dans le secteur nucléaire. Nous contribuons à garantir cette sûreté dans le monde en réalisant des évaluations de sûreté nucléaire pour l’exploitation à long terme des centrales nucléaires actuelles et des concepts de réacteurs futurs », explique Inge Uytdenhouwen, chercheuse au SCK CEN. Le centre d’étude nucléaire possède des connaissances approfondies sur le vieillissement des matériaux et demeure un précurseur dans le développement de méthodes de caractérisation de plus en plus précises, dans le but d’améliorer les programmes de surveillance.

En 2022, cette expérience pratique et ce travail de pionnier ont conduit à l’adaptation des normes ASTM-E1820 et ASTM-E1921. « Cette première méthode d'essai détermine la ténacité à la rupture des matériaux métalliques, la seconde la température de référence qui caractérise la ténacité à la rupture des aciers ferritiques. Nous sommes fiers d’y être parvenus avec nos pairs scientifiques de l’Université catholique de Louvain », conclut Inge Uytdenhouwen. Ce faisant, les experts traduisent les données techniques, récoltées à partir d’échantillons miniatures, en propriétés de matériaux fondées sur la science.

2. “Orion, back on earth”

Dimanche 11 décembre 2022, 18 h 40, heure belge. Orion atterrit dans l'océan Pacifique, près de la côte mexicaine. La capsule a alors parcouru plus de deux millions de kilomètres. Avec à son bord ... Helga et Zohar. Les deux mannequins sont équipés de pas moins de 11 200 capteurs. Trois cents d'entre eux proviennent de notre centre de recherche », explique avec fierté Olivier Van Hoey, expert en dosimétrie au SCK CEN. « Les capteurs mesurent la dose de rayonnement que subissent les astronautes au cours de telles missions – et ce, jusqu'au niveau des organes ! »

L'objectif de la mission est également de tester de manière approfondie un gilet spatial spécialement conçu à cet effet. « Nous avons collé une centaine de dosimètres sur l'extérieur des deux mannequins – par analogie avec le corps humain au niveau de la peau. Ce que nous mesurons à cet endroit nous en dit long sur la dose que nous trouverons dans les organes les plus sensibles aux rayonnements. Pensez, par exemple, à l'estomac, aux poumons ou à l'utérus. Nous faisons de même avec Zohar – le mannequin avec le gilet –, mais nous plaçons 100 détecteurs supplémentaires sur le gilet. Cela nous donne l'occasion de comparer l'exposition aux rayonnements des deux mannequins, de calculer la différence de dose reçue lors du port du gilet spatial et de vérifier ainsi la protection qu'il offre », précise Olivier Van Hoey.

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