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Plus de 10 millions de patients aidés par la production du SCK CEN

10 février '22

Le réacteur belge BR2 passe à la vitesse supérieure pour assurer l’approvisionnement

Le SCK CEN assume depuis longtemps un rôle crucial dans la production de radio-isotopes médicaux. En 2021, plus de 10 millions de patients ont été aidés par la production de son réacteur de recherche, le BR2. Alors qu’une pénurie de radio-isotopes est apparue en raison de circonstances imprévues, le SCK CEN vient à la rescousse.

SCK CEN - Infrastructuur BR2 (2019)

À travers le monde, seule une poignée de producteurs est capable de couvrir la demande internationale en radio-isotopes médicaux. Le réacteur de recherche BR2 du centre de recherche nucléaire SCK CEN en fait partie. « À chaque cycle d’exploitation, il fournit les matières premières nécessaires au diagnostic d’au moins un million de patients et au traitement du cancer d’au moins 3.000 patients. Et ce chiffre ne fait qu’augmenter. Pour garantir un diagnostic ou un traitement, un approvisionnement fiable est impératif. Au cours des 45 dernières années, notre réacteur n’a manqué aucun cycle d’exploitation annoncé. On le doit à nos collaborateurs qui s’investissent pleinement chaque jour », déclare fièrement Sven Van den Berghe, directeur des Sciences des Matériaux nucléaires au SCK CEN. C’est clair comme le jour : la médecine nucléaire et ses patients peuvent compter sur le SCK CEN.

En 2021, la production belge a aidé plus de 10 millions de patients. En temps normal, le BR2 produit dix à quinze radio-isotopes différents par cycle d’exploitation. Deux radio-isotopes forment la majorité de la production : le molybdène 99 et le lutécium 177. Le molybdène 99 est la source du plus important radio-isotope de diagnostic, le téchnétium 99m, utilisé dans le dépistage de cancers, de maladies cardiovasculaires et d’autres maladies. Le lutécium 177 est un radio-isotope utilisé dans la lutte contre le cancer de la prostate et destiné à des dizaines d’autres applications dans un avenir proche.

Les patients sont notre priorité absolue.
C'est la raison pour laquelle nous prolongeons notre cycle d’exploitation.
Sven Van den Berghe, directeur des Sciences des Matériaux nucléaires au SCK CEN
SCK CEN - Sven Van den Berghe (2022)

Un coup d’accélérateur

En cas de besoin, le SCK CEN passe à la vitesse supérieure. « Le BR2 est une installation polyvalente et par-dessus tout flexible. Nous sommes en mesure de remplir différemment les canaux d’irradiation du réacteur à chaque cycle d’exploitation. Ainsi, nous pouvons répondre aux demandes urgentes », précise Sven Van den Berghe (SCK CEN). Or, la demande est bien urgente à l’heure actuelle. En effet, une pénurie de radio-isotopes médicaux sévit car, en raison de circonstances imprévues, le réacteur à haut flux (High Flux Reactor – HFR) de Petten aux Pays-Bas ne peut redémarrer. Tout comme le BR2, ce réacteur endosse un rôle indispensable dans la production de radio-isotopes médicaux.

Tous les autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement, parmi lesquels le SCK CEN, se sont immédiatement démenés pour répondre à la pénurie. « Les patients sont notre priorité absolue. Nous prolongeons notre cycle d’exploitation en le démarrant trois jours plus tôt. Pour l’instant, nous sommes en train de calculer s’il est nécessaire de reporter certaines expériences planifiées pour créer de la place pour une capacité de production accrue. »

Une demande croissante

Bien que les producteurs soient parvenus à s’organiser rapidement et efficacement, cet événement met en exergue la nécessité d’une consultation et d’une coordination continues au niveau européen. D’autant plus que le rôle joué par les radio-isotopes médicaux dans le traitement du cancer prend de plus en plus d’importance.

Cette affirmation est étayée par Kristoff Muylle, spécialiste en médecine nucléaire à l’hôpital AZ Delta de Roulers et ancien président de la European Association of Nuclear Medicine (EANM). « Les radio-isotopes sont très prometteurs dans la lutte contre le cancer. Ils augmentent considérablement les chances d’obtenir une réponse thérapeutique, même dans le cas de cancers métastatiques, tandis que les patients supportent mieux le traitement. Ils subissent moins d’effets secondaires qu’à la suite de traitements classiques. La médecine nucléaire apportera encore de nombreuses innovations dans les années à venir. » Le SCK CEN investit aussi fortement dans la recherche et le développement, de sorte que ces radio-isotopes arrivent rapidement chez les patients.

Les radio-isotopes sont très prometteurs dans la lutte contre le cancer. Ils augmentent considérablement les chances
d’obtenir une réponse thérapeutique, même dans le cas de cancers métastatiques.
Kristoff Muylle, spécialiste en médecine nucléaire à l’hôpital AZ Delta de Roulers et ancien président de la European Association of Nuclear Medicine (EANM)

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