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L’union des forces permet d’améliorer l’efficacité du traitement des patients atteints de cancer

Le SCK CEN et IBA ouvrent la voie à la production d’actinium 225 destiné aux patients

Le centre de recherche nucléaire SCK CEN et la société belge IBA veulent faire passer la recherche et le développement sur l’actinium 225 à sa vitesse de croisière. Ce radio-isotope offre, en effet, un potentiel énorme en terme d’efficacité accrue des traitements du cancer. En travaillant à la production à grande échelle, les deux partenaires contribuent à rendre cette thérapie anticancéreuse innovante largement accessible.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2022)

Aujourd’hui, de nombreuses études sont en cours sur le potentiel de l’actinium 225 dans la lutte contre le cancer. Les premiers résultats montrent que le radio-isotope théranostique élimine complètement les cellules cancéreuses au lieu de simplement inhiber la croissance de la tumeur. Le risque de rechute semble également diminuer. La liste des cancers pour lesquels l’actinium 225 peut faire la différence est longue. En tête de cette liste, on retrouve le cancer de la prostate. Il est suivi de près par les cancers du poumon, de l’intestin, du sein, du pancréas, du sang et du rein, ainsi que par le glioblastome, la forme la plus mortelle des tumeurs cérébrales. Des millions de patients bénéficieront donc des thérapies contre le cancer avec l’actinium 225 qui sera bientôt sur le marché.

Ces thérapies devraient entrer effectivement sur le marché d’ici quelques années. La condition préalable à cette mise sur le marché est que les acteurs pharmaceutiques puissent compter sur une production fiable, y compris pour les essais cliniques qui précéderont leur mise sur le marché. Et, c’est là que le bât blesse. Du moins pour l’instant, rajoute Pascal De Langhe, Directeur Business Development & Support du SCK CEN. En effet, l’année dernière, le centre de recherche nucléaire et la société belge cotée en bourse IBA ont conclu un partenariat qui devrait aboutir à une production fiable et à grande échelle d’actinium 225. « Les patients qui ont accès à ce radio-isotope prometteur avec la production actuelle se comptent pour ainsi dire sur les doigts d’une main. C’est ainsi que l’actinium 225 a obtenu son surnom : the rarest drug on earth. En travaillant ensemble, nous voulons répondre aux besoins aigus du marché. L’objectif est de permettre à de nombreux patients de bénéficier des avantages de cette dernière génération de médecine nucléaire », précise-t-il.

Ce qui était autrefois considéré comme un déchet redevient une matière première précieuse. La circularité sous son meilleur jour!
Pascal De Langhe
SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2022)

Deux poids lourds

Le SCK CEN et IBA obtiennent l’actinium 225 par des réactions photonucléaires, par lesquelles un photon éjecte un neutron du noyau atomique du radium 226. Cela crée du radium 225 radioactif qui se désintègre en actinium 225. Un processus techniquement difficile, mais pas pour ces deux poids lourds à l’expertise inégalée. Le SCK CEN est un centre de recherche nucléaire de premier plan au niveau mondial, IBA la référence en matière de technologie des accélérateurs de particules. « Nos connaissances et notre expertise complémentaires s’emboîtent comme les deux pièces d’un puzzle », explique M. De Langhe. « Nous avons d’excellentes compétences de base dans la conception de la cible - la cible de radium qui sera irradiée - et la radiochimie nécessaire pour obtenir un produit final pur. IBA connaît la technologie de l’accélérateur de particules, la source de rayonnement, comme personne d’autre. De plus, l’entreprise possède l’expérience en ingénierie nécessaire pour concrétiser la conception de l’usine. »

Approche par étapes

Le partenariat stratégique se déroule par phases. Les deux partenaires ont d’abord évalué de manière approfondie la faisabilité technique et économique du projet. « Combien de patients atteints de cancer ont besoin de cette nouvelle thérapie ? Dans quelle mesure la demande d’actinium 225 va-t-elle augmenter ? De quel équipement avons-nous besoin pour produire de l’actinium 225 ? Les cibles que nous développons permettent-elles d’obtenir le rendement de production souhaité ? Quelles optimisations techniques devons-nous encore réaliser ? ... Dans cette étude de faisabilité, nous prenons en compte toutes sortes de facteurs et faisons des estimations que nous avons fait valider par des experts externes », explique M. De Langhe. Les deux partenaires sont optimistes quant à l’issue positive de l’étude de faisabilité. Forts de ce résultat positif, ils prévoient la construction et la mise en service d’une unité de production sur le site du SCK CEN à Mol, en Belgique.

Économie circulaire

La matière première est importante pour la réussite de ce projet. Le SCK CEN est l’une des rares organisations à disposer de grandes quantités de radium 226 de qualité. « Ce stock nous permet de produire de l’actinium 225 à l’échelle industrielle », explique M. De Langhe. En fait, le radium 226 est un déchet radioactif. « Maintenant, nous pouvons transformer ces déchets en thérapies anticancéreuses plus ciblées avec une réponse thérapeutique plus élevée. » De cette manière, ce projet contribue également à l’économie circulaire.

Alignement sur l’accord de gouvernement belge et le Plan de relance européen

La coopération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de gouvernement belge, qui vise à augmenter considérablement le nombre et la qualité des traitements contre le cancer. Elle est soutenue par Pierre-Yves Dermagne, vice-premier ministre belge et ministre de l’Économie et du Travail, Tinne Van der Straeten, ministre belge de l’Énergie, et Thomas Dermine, secrétaire d’État belge à la Relance et aux Investissements stratégiques. Cette initiative s’inscrit, en outre, dans le cadre du récent Plan de relance européen pour la Belgique. Dans ce plan, la Commission européenne prévoit des investissements pour le développement et la production de lutécium 177 et d’actinium 225, deux isotopes prometteurs.

Combattre le cancer avec précision

L’émetteur alpha actinium-225 est une technologie émergente parmi les radioisotopes théranostiques. Grâce aux radiations qu’il émet pendant sa désintégration, il peut détruire les cellules cancéreuses. Les cellules cancéreuses sont détruites par un bombardement de précision, épargnant les tissus sains.

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