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Le SCK CEN remplace son réseau d’eau potable et d’extinction

Le tout nouveau réseau d’eau d’extinction facilitera la lutte contre l’incendie

SCK CEN - Highlights - Bluswaternetwerk (2021)

Sous le site technique du SCK CEN se trouvent plus de dix kilomètres de nouvelles conduites d’eau d’extinction. Grâce aux 110 bouches d’incendie qui y sont connectées, le débit d’eau atteint les 2.000 litres par minute. « C’est plus du double de notre ancienne capacité. La mise en service de ce réseau d’eau d’extinction marque donc une avancée notable dans la sécurité et la lutte contre les incendies », affirme Eric Geerinckx, responsable des pompiers de l’entreprise.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2021)

De nombreux mécanismes de sûreté sont intégrés à toutes les installations nucléaires exploitées ou conçues par le SCK CEN. Ces mécanismes de sûreté servent à la prévention des incidents. Le SCK CEN a suivi ce même principe pour donner forme à sa stratégie de sécurité incendie et de lutte contre l’incendie. Cependant, il est impossible d’écarter toute éventualité d’incendie. Il faut donc s’y préparer. Pendant un incendie, chaque seconde compte. Les pompiers du SCK CEN se tiennent disponibles en permanence pour intervenir immédiatement en cas de signalement. « Plus vite nous sommes sur place, plus vite nous sommes en mesure d’étouffer les flammes », raconte Eric Geerinckx. En tout cas, les 29 pompiers motivés et passionnés du SCK CEN, principalement des volontaires, font dans la rapidité. Il ne leur faut au maximum que 15 minutes pour être sur place. Pourtant, de courts temps d’intervention ne sont pas non plus la panacée. La brigade doit également disposer du matériel et des équipements adéquats. « Ces équipements doivent nous permettre d’éteindre les flammes ou de maîtriser l’incendie dans l’attente de l’arrivée de la brigade publique des pompiers », précise Eric Geerinckx. Le SCK CEN ne doit pas s’inquiéter de l’accès à des ressources appropriées. En 2020, il a mis en service un tout nouveau réseau d’eau d’extinction.

SCK CEN - Highlights - Bluswaternetwerk (2021)

Les pompiers ont alors accès à l’eau d’extinction via un large réseau de conduites. Cette eau provient de citernes cylindriques situées à deux endroits. Les citernes font chacune cinq mètres de haut pour un diamètre de 13 mètres. Leur capacité permet de stocker 700.000 litres chacune. À chaque emplacement se trouvent deux pompes au diesel qui propulsent l’eau des citernes vers le réseau à un débit de 11.600 litres par minute. Grâce à cette capacité, le SCK CEN peut amplement combler le temps dont les pompiers ont besoin pour rendre opérationnelle l’alimentation d’eau d’extinction tertiaire. « L’alimentation d’eau d’extinction tertiaire est une réserve d’eau de quantité quasi-illimitée potentiellement située très loin », clarifie E. Geerinckx.

Nous avons donc toujours de la main d'œuvre et de l’eau d’extinction à disposition pour lutter contre un incendie.
Eric Geerinckx

Un dossier d'étude

Tout un dossier d’étude a précédé la rénovation du réseau d’eau d’extinction. « À commencer par une étude comparative », explique le coordinateur du projet Jan Veraghtert. Le SCK CEN a rendu visite à des institutions nucléaires, des entreprises pétrochimiques et des PME. « Nous avons comparé les différents réseaux d’eau d’extinction. Très vite, nous avons constaté qu’ils ont dédoublé les réseaux d’eau potable et d’extinction, qu’ils stockent des réserves supplémentaires et qu’ils utilisent des bouches d’incendie en surface. Ces bouches d’incendie de surface possèdent une capacité accrue et exigent moins de temps d’installation que leurs versions souterraines que nous utilisons à l’heure actuelle. Ces entreprises sont confrontées à des risques similaires aux nôtres et nous devions donc implémenter un système similaire. »

Par la suite, un véritable puzzle technique devait être résolu. À quel endroit les techniciens doivent-ils installer les bouches d’incendie ? Il faut éviter que les pompiers déroulent plusieurs tuyaux d’incendie pour se connecter à l’arrivée d’eau. Combien de temps faut-il pour remplir les citernes d’eau ? Que se passe-t-il en cas de rupture soudaine d’un réservoir ? À chaque endroit, 1.400.000 litres peuvent être déversés et former un « tsunami miniature ». Ce tsunami miniature ne peut engendrer d’autres problèmes. « En outre, nous devions intégrer dans la conception les recommandations qui découlaient du stress test. Concrètement, nous devions prévoir un système de secours pour chacun des systèmes. Par conséquent, nous avons réparti quatre citernes sur deux endroits de sorte qu’en cas de crash d’avion à l’un des deux emplacements, les réserves supplémentaires subsistent. Nous avons démarré les travaux en 2018 et les avons terminés en 2020 », raconte Marc Blockx, qui a suivi de près le chantier. Eric Geerinckx le résume bien : « Nous avons donc toujours de la main d'œuvre et de l’eau d’extinction à disposition pour lutter contre un incendie. »

SCK CEN - Highlights - Inhoudstafel
Les entreprises nucléaires et pétrochimiques sont confrontées à des risques similaires aux nôtres
et nous devions donc implémenter un système similaire.
Jan Veraghtert

Les exercices de plan d’urgence

Afin d’intervenir rapidement en cas d’incendie, les pompiers de l’entreprise doivent parfaitement maîtriser toutes les manœuvres. « Dans des situations de crise, vous n’avez pas le temps de vous de demander si le matériel de lutte contre l’incendie fonctionne ou quelles méthodes d’intervention appliquer. Ces connaissances doivent venir naturellement. Il faut être prêt à réaliser ces manœuvres sans réfléchir. Votre attention se porte sur les flammes, pas sur les manipulations. C’est pour cette raison que nous nous entraînons de manière intensive », déclare E. Geerinckx. Le SCK CEN prévoit des exercices d’incendie toutes les deux semaines, donne des formations de spécialisation à ses chauffeurs et organise chaque année un exercice à grande échelle en commun avec les pompiers de la ville. Ces exercices ne sont pas seulement indispensables pour la pratique, ils forment également une exigence légale. C’est d’ailleurs précisé dans l’article 17 de l’Arrêté royal portant prescriptions de sûreté des installations nucléaires : « Une stratégie, maintenue à jour, de lutte contre l'incendie doit être développée et faire l'objet d'un programme de formation, pour chaque endroit où un incendie peut affecter des équipements importants pour la sûreté nucléaire, ou dans lequel se trouvent des matières radioactives. » « Doublement OK », conclut E. Geerinckx.

Une étude détaillée des deux réseaux

Après l’accident de Fukushima en 2011, le Conseil européen a imposé des tests de résistance à tous les réacteurs nucléaires actifs de l’Union européenne. Ces tests doivent démontrer la mesure dans laquelle les réacteurs nucléaires résistent aux catastrophes naturelles, par exemple les inondations et tremblements de terre. L’analyse a été effectuée sur une période s’étalant de 2011 à 2013. Les recommandations ont été intégrées au concept du réseau d’eau d’extinction. Le concept proposé en 2015 a été retravaillé sur la base d'une étude détaillée, réalisée par VK Engineering. Cette étude s’est concentrée sur deux réseaux : celui d’eau d’extinction d’une part, et celui d’eau potable d’autre part. Le SCK CEN a reçu les retours d’experts internes et externes, dont l’AFCN, Bel V et la brigade publique des pompiers. En 2018, le concept final était sur la table. Les travaux ont démarré peu après et ont été livrés deux ans plus tard par l’entrepreneur DENYS.

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