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Le BR2 produit un nombre record de radio-isotopes médicaux

La production a aidé plus de 12 millions de patients

SCK CEN - Infrastructuur BR2 (2019)

La production de radio-isotopes médicaux du BR2 a aidé plus de 12 millions de patients. « Soit cinq millions de patients de plus que notre moyenne annuelle précédente », clame-t-on fièrement. L’adaptation du nombre de jours d’exploitation est à l’origine de ces beaux résultats.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2021)

« Jamais auparavant dans l’histoire du réacteur de recherche BR2 nous n’avions obtenu de tels chiffres ! », se réjouit Steven Van Dyck, manager du réacteur BR2 au SCK CEN. Lorsqu’on jette un œil aux chiffres, on partage immédiatement l’enthousiasme de Steven Van Dyck. D’ordinaire, le SCK CEN produit dix à quinze radio-isotopes différents par cycle du réacteur. Deux radio-isotopes constituent la majeure partie de la production : le molybdène 99, source du technétium 99m qui est le plus important radio-isotope pour le diagnostic, et le lutétium 177, un radio-isotope activement utilisé dans la lutte contre le cancer de la prostate. Nous avons produit un quart de molybdène 99 en plus tandis que la production de lutétium 177 a connu une augmentation inattendue de 75%. Au total, plus de 12 millions de diagnostics et 25.000 traitements ont pu être réalisés grâce à la production belge.

Davantage de jours d’exploitation

Ces bons résultats sont la conséquence logique de la décision d’augmenter le nombre de jours d’exploitation, passant de 160 à 210 jours par an. Cette décision a été prise pour assurer un approvisionnement continu en radio-isotopes médicaux. « La moitié de cet approvisionnement doit provenir de notre réacteur de recherche. Il n’y a aucune autre alternative au monde. Cela montre à quel point notre contribution est vitale et qu’elle doit être maintenue à l’avenir. Le nombre de patients atteints d’un cancer ne fait qu’augmenter année après année et la demande s’accroît proportionnellement », explique Steven Van Dyck.

Quand le SCK CEN a pris cette décision, personne n’aurait pu prédire qu’une pandémie viendrait potentiellement paralyser la production. « Nous avons retenu notre souffle à l’arrivée du coronavirus en Europe. Mais même en temps de crise, nous sommes parvenus à assurer une production accrue et essentielle. Tout cela, grâce aux efforts inlassables de nos collaborateurs. Cette année était donc exceptionnelle à bien des égards », conclut Steven Van Dyck.

« Après des essais approfondis et de nombreuses validations,
nous avons livré les premières microsphères d’holmium en décembre. »
Bernard Ponsard

Des microsphères d’holmium

Et comme si l’année 2020 n’avait pas été assez exceptionnelle, le centre de recherche a également élargi son portefeuille de radio-isotopes. Le nouvel arrivé sur la liste est l’holmium 166, un radio-isotope thérapeutique et une meilleure alternative à l’yttrium 90. L’yttrium 90 est actuellement la norme en matière de radiothérapie interne sélective (SIRT). La SIRT est utilisée chez les patients atteints d'un cancer du foie lorsqu’une opération n’est pas possible. Pendant le traitement, des microsphères – à peine aussi grandes que l’épaisseur d'un cheveu – sont déposées dans l’artère hépatique. Elles s'introduisent dans les plus petits vaisseaux capillaires des tumeurs du foie et émettent des rayonnements localement. Les tumeurs rétrécissent ou disparaissent tandis que le tissu hépatique sain environnant est épargné. « Contrairement à l’yttrium 90, les microsphères d’holmium sont bel et bien visibles par IRM et scintigraphie (SPECT-CT). Les médecins sont dès lors en mesure d’adapter le dosage individuellement par patient. Nous avons travaillé dur pour parvenir aux conditions d’irradiation exigeantes de l’holmium 166. Après des essais approfondis et de nombreuses validations, nous avons livré les premières microsphères d’holmium en décembre. L’année prochaine, en 2021, nous lancerons la production commerciale pour le traitement des patients », raconte Bernard Ponsard, Stakeholder Manager pour la production de radio-isotopes et de silicium dopé.

Un traitement personnalisé est plus que bienvenu. En 2020, plus de 905.000 personnes à travers le monde se sont vu diagnostiquer un cancer du foie. Cette même année, 830.180 patients ont succombé à un cancer du foie. Ces chiffres font de ce dernier le septième cancer le plus fréquent et le troisième le plus mortel au monde.

Une pluie de records

Le SCK CEN n’a pas seulement produit une quantité record de radio-isotopes médicaux. Dans le même temps, le nombre de tonnes de silicium dopé produites a grimpé en flèche. « Le silicium est de loin le semi-conducteur le plus utilisé. Les semi-conducteurs sont les matériaux de base des composants électroniques de haute puissance, comme ceux que nous pouvons trouver dans les systèmes d’énergie solaire et éolienne, les voitures hybrides et les trains à grande vitesse. L’année dernière, les commandes ont afflué de toutes parts : du Japon, de Chine, et des quatre coins du monde. Au total, notre production s’élevait à 36 tonnes, soit le double des années précédentes », précise Steven Van Dyck.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2021)

Assurer l'exploitation jusqu'en 2036

La médecine nucléaire peut compter sur notre réacteur de recherche BR2. Au cours des 45 dernières années, il n'a connu aucun échec intégral des cycles annoncés. Il le doit à notre maintenance préventive approfondie, qui reste également une priorité dans un régime d'exploitation accru. Nous avons donc en toute confiance entamé les préparatifs de l'évaluation décennale de sûreté. Étayée par le rapport y afférent, nous demandons aux autorités belges l'autorisation d'assurer l'exploitation au moins jusqu'en 2036.

Sven Van den Berghe
Sciences des Matériaux nucléaires

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