Skip to main content

Une surveillance très précise des rayonnements grâce aux drones

18 May '21

Le SCK CEN, centre de recherche nucléaire, et la Sabca, spécialiste belge de l’aéronautique, ont développé une technologie innovante qui utilise des drones pour des mesures radiologiques. Le dispositif de mesure a été officiellement couplé au drone ce mardi 18 mai 2021 en présence d’Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur. « Les projets innovants visant à améliorer la protection de la population, de l’environnement et des collaborateurs ont mon soutien inconditionnel », affirme la ministre Verlinden.

SCK CEN - Drones brengen radioactiviteit beter in kaart (2021)

Le suivi des cultures céréalières, l’inspection des réseaux électriques et des égouts ou encore le transport de médicaments : les drones ont conquis les entreprises. De plus en plus d’applications innovantes des drones soutiennent les différentes tâches. Bientôt, le secteur nucléaire pourra également compter sur le soutien de ces engins volants sans pilote. Les drones réaliseront des mesures radiologiques dans le cadre de programmes de surveillance, de projets de démantèlement ou de plan d’urgence et ce, sans aucune intervention humaine. « C’est une grande avancée dans la radioprotection », déclare Eric van Walle, directeur général du SCK CEN. La ministre Annelies Verlinden se réjouit également de l’utilisation des drones : « Ce projet est le résultat d’un partenariat public-privé entre le SCK CEN et la Sabca. Les drones seront d’abord utilisés de manière préventive afin d’étudier des zones où une contamination radioactive est probable. En outre, nous nous préparons à réaliser de potentielles interventions d’assainissement. Grâce au détecteur placé sur le drone, nous pouvons effectuer des mesures en situation de crise sans aucune intervention humaine, ce qui assure une protection maximale des collaborateurs. »

SCK CEN - Drones brengen radioactiviteit beter in kaart (2021)

Comment cela fonctionne-t-il en pratique ? Un détecteur à scintillation est couplé au drone. « L’appareil mesure la radioactivité en comptant les flashes lumineux provoqués par l’incidence des rayonnements ionisants. Cette technique indique le niveau de dose de rayonnements. Plus la quantité de lumière est grande, plus les rayonnements sont présents », explique Johan Camps. Selon le scientifique, la flexibilité constitue le plus gros avantage. « Les drones nous permettent de cartographier tous les recoins que nous n’arrivons pas à atteindre avec des mesures manuelles ou par hélicoptère. Contrairement aux techniques de mesure traditionnelles, les informations nous proviennent immédiatement, alors que le drone est encore en vol. Des informations en temps réel et sur des zones plus précises donc. »

Grâce au détecteur placé sur le drone, nous pouvons effectuer des mesures en situation de crise sans aucune intervention humaine, ce qui assure une protection maximale des collaborateurs.
Annelies Verlinden, ministre de l’Intérieur

Des drones de dernier cri

Le projet n’aurait pas été possible sans la technologie de pointe en matière de drones du spécialiste aérien belge, la Sabca. L’organisation a mis deux types de drones à disposition : un drone à voilure fixe d’une autonomie de vol de plusieurs heures et un multicoptère capable de transporter des détecteurs plus lourds sans perdre en flexibilité. « La Sabca offre des solutions qui répondent aux normes les plus strictes de l’industrie aérospatiale, où la sûreté règne en maître. Nous utilisons ces connaissances pour mener à bien des missions complexes dans des conditions exigeantes. La Sabca teste ainsi le transport d’échantillons médicaux au-dessus des villes, l’inspection des éoliennes en mer et l’intégration de drones dans l’espace aérien commercial. Nous nous réjouissons de pouvoir mettre notre technologie au service du secteur nucléaire », avoue Thibauld Jongen, PDG de la Sabca.

Un détecteur sur mesure

Les détecteurs ont été conçus de sorte à ne pas dépasser la charge utile maximale tout en conservant la sensibilité de mesure la plus élevée possible. « La charge utile est la masse que le drone peut transporter sans tenir compte de ses propres composants. Il s’agit d’une limite à ne pas dépasser au risque de réduire les performances de vol. C’est pourquoi nous avons construit un détecteur sur mesure », conclut Johan Camps.

SCK CEN - Drones brengen radioactiviteit in kaart (2021)

Un usage commercial

Les deux partenaires du projet soulignent qu’il s’agit d’un projet de démonstration de l’utilisation de drones et de leurs avantages. Ils sont convaincus que le secteur nucléaire sera à même de réaliser des mesures précises sur de grands espaces. Ces mesures sont indispensables pour la caractérisation et la surveillance radiologique des sites nucléaires et de leur environnement. Les drones deviendront-ils la norme ? « Assurons-nous de savoir marcher avant d’essayer de courir », tempèrent les partenaires du projet. « Nous devons d’abord continuer à ajuster la technologie mais qui sait... Une fois au point, les drones feront peut-être partie intégrante des programmes de surveillance et des projets de démantèlement à l’avenir. »

Soutien fédéral

Ce projet innovant est réalisé dans le cadre du fonds de transition énergétique du SPF Economie qui encourage et soutient la recherche, le développement et l’innovation dans le domaine de l’énergie. Les projets doivent avoir trait à l’un des trois axes thématiques : les sources d’énergies renouvelables, les applications de l’énergie nucléaire et la sécurité d’approvisionnement et l’équilibre du réseau. Au total, un budget de 25 M€ est partagé entre les différents projets. Le SCK CEN et la Sabca ont reçu des subsides à hauteur de 1 M€ et investissent des fonds propres dans le projet.

Partagez cet article