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La Belgique et la Roumanie partagent leur connaissance en recherche nucléaire

10 novembre '22

Une avancée pour la technologie des SMR et les grandes infrastructures de recherche européennes

Deux protocoles d’accord ont été signés récemment, en présence du Premier ministre Alexander De Croo et du Premier ministre roumain Nicolae Ciucă, entre la Roumanie et la Belgique. Ils l’ont été par le Centre d’Etude de l’énergie nucléaire belge SCK CEN et deux instituts de recherche roumains, l’Institut national de recherche en Physique et Ingénierie Nucléaire Horia Hulubei (IFIN-HH) et l’Institut de recherche nucléaire RATEN (Regia Autonom Tehnologii pentru Energia Nuclear). Ces accords accélèrent la recherche sur la technologie des SMR et facilitent l’accès à deux grandes infrastructures de recherche européennes, MYRRHA en Belgique et ELI-NP en Roumanie.

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Le premier accord, qui prévoit la coopération entre deux grandes infrastructures de recherche uniques et complémentaires, permettra des avancées importantes pour la physique nucléaire, la technologie des SMR, celles des déchets nucléaires et de la médecine nucléaire en Europe. D’un côté, MYRRHA (Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications), un système piloté par accélérateur (ADS) couplé à un réacteur sous-critique refroidi au plomb-bismuth en construction en Belgique et de l’autre, ELI-NP (Extreme Light Infrastructure for Nuclear Physics) de IFIN-HH.

Le deuxième accord est signé avec l’Institut RATEN qui développe le projet ALFRED (Advanced Lead-cooled Fast Reactor European Demonstrator), une initiative industrielle dont l'objectif est de construire en Roumanie un démonstrateur européen de 4ème génération d'un petit réacteur modulaire (SMR) refroidi au plomb. Couplé avec les compétences acquises au SCK CEN dans le cadre du projet MYRRHA, ce projet étend le nombre de pays européens qui portent l’avènement de la technologie SMR-LFR à l’échelle industrielle. Les deux instituts s’engagent à échanger leurs connaissances technologiques et les développements futurs pour accélérer le déploiement d’un démonstrateur industriel.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2022)

MYRRHA est le premier réacteur de recherche au monde piloté par accélérateur. MYRRHA a été conçu pour garantir les connaissances et les compétences dans les domaines de la sûreté nucléaire et de la recherche sur les matières nucléaires pour la fission et la fusion. C’est dans cette infrastructure que seront produits des radio-isotopes médicaux innovants pour à la fois le diagnostic et le traitement de certains cancers. Mais MYRRHA est aussi un projet de recherche qui va montrer qu’il est possible de réduire en toxicité et en volume les déchets nucléaires de haute activité par le procédé de transmutation, optimisant encore le stockage géologique.

Cette collaboration entre la Belgique et la Roumanie est le signe d’une volonté de maintenir un leadership dans la recherche nucléaire fondamentale et appliquée en Europe, de la physique à la biologie, de la science nucléaire aux sciences de la vie, des isotopes médicaux au traitement des déchets nucléaires et à l’avènement d’une technologie nucléaire énergétique pour demain au-delà de la seule production d’électricité. 

C’est en 2018 que la Belgique a commencé la construction de MYRRHA à Mol. Pour la réalisation de MYRRHA, la Belgique fait appel à des participations d’autres pays à travers une organisation internationale sans but lucratif, MYRRHA AISBL créée en 2021.

« Une participation roumaine au projet MYRRHA renforcerait la solution européenne en matière d'énergie nucléaire durable pour garantir la sécurité d'approvisionnement et lutter contre le changement climatique. Elle maintiendrait un haut niveau de connaissances et d'expertise dans le domaine de la technologie nucléaire en Europe. »

« Les compétences acquises en Belgique grâce au développement du projet MYRRHA permettent aujourd’hui à de grands acteurs belges comme le SCK CEN, l’autorité de Sûreté nucléaire (AFCN) et Tractebel Engineering de tenir un rôle de premier plan pour les SMR-LFR.»
Hamid Aït Abderrahim, directeur général de l’AISBL MYRRHA

La participation à MYRRHA permettrait à la Roumanie de réduire le volume et la radio-toxicité de ses déchets nucléaires de haute activité, et donc de diminuer l'empreinte de son histoire nucléaire. En attendant, une task force conjointe Belgique-Roumanie évalue la participation de la Roumanie à MYRRHA et de la Belgique à ALFRED/ELI-NP. Les résultats de cette évaluation sont attendus pour le printemps 2023.

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