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La lutte contre le cancer prend de l’ampleur

Le SCK CEN partage ses connaissances avec une start-up canadienne pour le démarrage rapide d’une ligne de production

Le centre de recherche nucléaire SCK CEN et la start-up canadienne POINT Biopharma ont conclu un accord de licence pour le transfert de technologie. Cet accord est le one way ticket de POINT Biopharma pour un démarrage rapide de la production de lutécium 177. Il s’agit d’un radio-isotope fort prometteur pour le traitement du cancer de la prostate, qui tue 90.000 personnes en Europe chaque année.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2022)

Les radio-isotopes peuvent faire la différence, non seulement dans l’imagerie médicale, mais également dans les thérapies ciblées contre le cancer. Cette dynamique n’est pas passée sous le radar d’Allen Silber et Joe McCann. Les deux hommes ont créé POINT Biopharma en pleine période de coronavirus. Cette start-up canadienne veut être une force motrice dans le développement de radio-isotopes thérapeutiques. L’entreprise se concentre en premier lieu sur le lutécium 177 – un radio-isotope prometteur pour le traitement du cancer de la prostate, entre autres. Les besoins devraient augmenter de manière exponentielle : de 16.000 patients en 2020 à 138.000 patients en 2026.

Le succès du déploiement du traitement du cancer dépend largement de la fiabilité opérationnelle. « Les patients doivent avoir la certitude que leur traitement peut se poursuivre. Pour cela, le marché doit avoir la certitude qu’aucun maillon de la chaîne d’approvisionnement ne se brise : des matières premières aux produits radiopharmaceutiques finis. Dans le cas des radio-isotopes médicaux, il faut en outre tenir compte de l’aspect temporel. Les faire parvenir au patient relève d’une course contre la montre », explique Koen Hasaers, directeur du programme de lutte contre le cancer NURA du SCK CEN. L’approvisionnement doit être assuré.

Notre technique de séparation est à la fois efficace et évolutive sur le plan industriel. Nous partageons cette technique avec POINT Biopharma dans le cadre d’un accord de licence.
Koen Hasaers

La start-up canadienne a donc décidé de s’intéresser à toutes les facettes de la chaîne. L’entreprise a notamment réglé l’accès à la matière première de base essentielle, elle purifiera le radio-isotope elle-même et le liera ensuite à une molécule porteuse. Toutefois, cette vision ne doit pas ralentir le rythme auquel elle veut lancer la production. C’est pourquoi POINT Biopharma fait appel à des partenaires qui possèdent des connaissances et de l’expérience. Le SCK CEN est l’un d’entre eux. Le SCK CEN partagera avec la start-up canadienne sa méthode de production de lutécium 177 pur.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2022)

Confiance aveugle

Le lutécium 177 est créé en bombardant l’ytterbium 176 avec des neutrons. L’ytterbium 176 irradié est ensuite traité par un procédé radiochimique pour séparer et purifier le lutécium 177. « La séparation du lutécium 177 se fait en plusieurs étapes. Nous avons développé une technique qui permet d’atteindre un haut niveau de pureté avec un minimum d’étapes. Cela rend notre technique de séparation à la fois efficace et évolutive sur le plan industriel. Nous partageons désormais cette technique avec POINT Biopharma dans le cadre d’un accord de licence », ajoute Hasaers. La volonté de souscrire à cet accord de licence est une reconnaissance essentielle pour le SCK CEN. « POINT Biopharma prend le risque que la technologie fournie puisse affecter son modèle économique. C’est un signe de confiance aveugle, une appréciation sans limite de notre savoir-faire. »

Une coopération poussée

La coopération va au-delà d’un simple transfert de technologie. « Si la demande dépasse leur offre, nous interviendrons. En collaboration avec l’Institut national des radioéléments, nous allons notamment aussi mettre en place une ligne de production belge », conclut Hasaers. Les deux partenaires n’excluent pas de futures collaborations pour d’autres radio-isotopes émergents.

Ligne de production belge

La méthode de production innovante du SCK CEN constitue également la base d’une ligne de production belge. Cette ligne de production à grande échelle sera mise en place à l’initiative du SCK CEN et de l’Institut national des radioéléments, qui forment depuis toujours un duo en or dans la lutte contre le cancer. « En contribuant à augmenter l’offre, ils permettent à de nombreux patients atteints de cancer d’accéder à un traitement efficace et donc à des soins vitaux », explique Eric van Walle, directeur général du SCK CEN. L’installation de production sera située sur le site du centre de recherche nucléaire SCK CEN à Mol (Belgique), tandis que l’IRE apportera les radioisotopes jusqu’aux clients. Pour la recherche et le développement qui doit mener à cette ligne de production, le centre de recherche recevra un soutien financier via le Plan national pour la Reprise et la Résilience (FRR).

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