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L'uranium faiblement enrichi comme seule matière de base pour la production de radio-isotopes médicaux

31 May '23

Le SCK CEN tient les promesses du sommet international de La Haye

Depuis toujours, le secteur médical peut compter sur le centre d'étude nucléaire SCK CEN. En effet, dans son réacteur de recherche BR2, le centre produit des radio-isotopes médicaux indispensables, dont le molybdène 99 et l’iode 131. Le premier permet de détecter le cancer et les maladies cardiovasculaires. Le second, l’iode radioactif, est quant à lui utilisé dans la lutte contre le cancer de la thyroïde. Les deux radio-isotopes sont produits en irradiant des cibles d’uranium, des tubes d’environ 16 centimètres de long. Après 51 ans, le SCK CEN fait la transition vers l’uranium faiblement enrichi comme matière de base. « Rien ne change pour le patient ou le médecin, mais pour le monde si », affirme Steven Van Dyck, directeur du BR2. Ce changement, il l’entend d’un point de vue de la non-prolifération. En mettant un terme à l’utilisation d’uranium hautement enrichi dans la production de ces isotopes, tout risque de prolifération est tué dans l'œuf.

SCK CEN - BR2 - laagverrijkte targets voor productie medische radio-isotopen (2023)

Chaque année se tient la « Semaine européenne contre le cancer » (EWAC) du 25 au 31 mai. Cette semaine attire l'attention sur le plan européen de lutte contre le cancer et sur tous ceux qui contribuent à accélérer sa mise en œuvre. Avec ce plan, l'Europe vise à endiguer la progression du cancer. Le plan aborde donc tous les aspects du cancer : de la prévention et du diagnostic aux nouveaux traitements et médicaments. L’une des journées de la #EWAC est consacrée au « dépistage précoce ».

« Le dépistage précoce du cancer fait toute la différence. Plus tôt le cancer est détecté, plus il a de chances d'être traité. Nous sommes fiers de jouer un rôle essentiel dans ce domaine à l'échelle mondiale grâce à notre réacteur de recherche BR2 », déclare Steven Van Dyck, directeur du BR2 au centre d'étude nucléaire SCK CEN. Le réacteur de recherche belge assure l’approvisionnement mondial en isotopes médicaux, avec seulement cinq autres réacteurs. Il s'agit de substances radioactives très utiles pour le dépistage et le traitement du cancer et des maladies cardiovasculaires. Ils permettent également aux médecins de suivre de près l'efficacité du traitement, afin de déterminer le traitement optimal. Pas moins de 11.320.000 diagnostics et traitements ont été réalisés en 2022 grâce à la production belge.

SCK CEN - Laagverrijkte targets voor productie van medische radio-isotopen (2023)

L’uranium faiblement enrichi comme matériau de base

« Pour obtenir un radio-isotope, nous irradions les ‘cibles’ - le matériau brut - dans notre réacteur de recherche BR2. Après cinq à six jours d’irradiation, ces cibles sont envoyées à une entreprise pharmaceutique qui les convertit en radio-isotopes médicaux et les envoie aux hôpitaux du monde entier », explique Steven Van Dyck. Le molybdène 99 se désintègre en technétium 99m, qui est le radio-isotope médical le plus utilisé au monde pour le diagnostic. L'iode 131 est irremplaçable dans la lutte contre le cancer de la thyroïde. Les cibles spécifiquement pour produire ces deux radio-isotopes sont constituées d'uranium.

En 1972, le SCK CEN produisait son premier lot de molybdène 99 à partir d’une base d’uranium hautement enrichi. Cette matière n’a pas été utilisée pendant le cycle du réacteur qui vient de s’achever. « Nous avons terminé la transition à l’uranium faiblement enrichi pour la production de ces radio-isotopes médicaux », confirme Steven Van Dyck. « Notre capacité de production reste la même. Rien ne change pour le patient ou le médecin, mais pour le monde si. » Ce changement, il l’entend d’un point de vue de la non-prolifération. En interdisant l’uranium hautement enrichi, le risque d’une éventuelle prolifération et d’abus disparaît.

Sommet international à La Haye

Avec cette conversion, le SCK CEN met de nouveau en œuvre les accords conclus au sommet international de La Haye en 2014. À cette époque, plus de 50 leaders du monde entier s’y étaient rassemblés pour trouver un accord international sur la sécurité nucléaire, dont l’ancien président américain Barack Obama et l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel. L’accord était le suivant : « L’utilisation d’uranium hautement enrichi doit être progressivement abandonnée. » Plus tôt cette année, le SCK CEN annonçait ses intentions de remplacer le combustible nucléaire - le carburant du réacteur de recherche BR2 - par sa variante faiblement enrichie. En mars 2023, le Département de l’Énergie des États-Unis et Michael M. Adler, Ambassadeur des États-Unis en Belgique, ont loué le SCK CEN pour l'étape importante de la conversion du réacteur. Cette annonce a d’ailleurs été médiatisée.

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