Le SCK CEN mène les recherches vers une énergie nucléaire durable
Le gouvernement fédéral octroie un budget de recherche de 100 millions d’euros
Le sort en est jeté. Le centre d’étude nucléaire SCK CEN étudiera les petits réacteurs modulaires de l’avenir – en collaboration avec des partenaires (inter)nationaux. À cet effet, il recevra un budget de recherche de 100 millions d’euros du gouvernement fédéral. « Le SCK CEN guidera la Belgique vers une énergie nucléaire durable grâce à son expertise inégalée », a affirmé le Premier ministre Alexander De Croo lors de son discours. Il a prononcé son discours lors de la célébration des 70 ans du SCK CEN. Le centre d’étude nucléaire revient de ce fait à sa mission d’origine.
La conviction dans le progrès avec laquelle, en 1952, l'acte fondateur du centre d’étude nucléaire SCK CEN a été signé d’un geste fluide est loin de s’ébranler. « Le SCK CEN avait été fondé pour promouvoir l’énergie nucléaire en Belgique et ouvrir l’ère atomique belge. Aujourd’hui, nous sommes la figure de proue d’un large éventail de domaines nucléaires. Je suis fier que nous continuions à explorer de nouveaux domaines de recherche et à découvrir l'immense potentiel de l’atome – et ce, en fonction des besoins de la société », déclare Eric van Walle, directeur général du SCK CEN.
« Après 70 ans d’innovation nucléaire, nos ambitions sont toujours aussi grandes », raconte Peter Baeten, nouveau directeur général du SCK CEN dès le 1 novembre 2022. Le centre d’étude nucléaire pourra remplir sa mission d’innovateur nucléaire au sens large, car les défis sociétaux ne manquent pas. « La médecine nucléaire connaît une croissance spectaculaire. Nous allons fortement investir dans ce domaine dans les années à venir, avec notre réacteur de recherche BR2 et nos nouvelles infrastructures. En plus de sa production vitale de radio-isotopes médicaux destinés au diagnostic, le SCK CEN produira de nouveaux radio-isotopes à des fins thérapeutiques et les purifiera pour obtenir des produits radiopharmaceutiques. Et il ne s’agit pas de promesses en l’air : les projets de construction sont littéralement en chantier. Un deuxième défi qui se présente est celui du démantèlement des centrales nucléaires belges. « Les connaissances et l’expérience accumulées grâce à notre réacteur à eau pressurisée, le BR3, seront utilisées lors du démantèlement des centrales nucléaires belges. »
« À la veille de son 70e anniversaire, le centre de recherche nucléaire belge doit sans cesse se réinventer. Les scientifiques et techniciens doivent anticiper les évolutions technologiques, surtout dans le secteur médical », déclare le Vice-premier ministre et ministre de l’Economie et du Travail Pierre-Yves Dermagne. « Il est d’une importance capitale pour la Belgique que le SCK CEN et l’IRE, qui fête aussi un anniversaire, continuent à assumer un rôle de pionnier dans ce domaine, en coopération avec des entreprises belges comme IBA. Cette expertise belge extraordinaire sauve des vies chaque jour, presque partout dans le monde. »
« Qu’il s’agisse de contribuer à la médecine et à la sécurité alimentaire ou de fournir une énergie propre, la science nucléaire a modernisé et amélioré le monde dans lequel nous vivons en un laps de temps relativement court. Le SCK CEN a aidé à façonner cette histoire et peut à juste titre être fier de sa contribution. », explique Rafael Mariano Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Un vibrant éloge en ce grand jour pour le SCK CEN. Aujourd’hui, le 24 mai 2022, le Centre fête son 70e anniversaire. Des décideurs politiques et scientifiques nucléaires internationaux se réunissent pour célébrer ce moment historique.
Un second souffle pour la recherche nucléaire en Belgique
Qu’en est-il de l’énergie nucléaire – la raison derrière la création du SCK CEN ? « Notre nom comprend le terme mais la recherche sur les centrales nucléaires belges est pour l’instant axée sur la sûreté et la durée de vie technique des composants de réacteur », clarifie Eric van Walle. Le gouvernement belge souhaite désormais aussi investir dans la recherche sur les petits réacteurs modulaires innovants – les fameux small modular reactors (SMR). Il fait appel aux connaissances inégalées et aux décennies d’expérience du SCK CEN pour la prise en charge de la recherche et du développement.
La ministre Van der Straeten : « En plus de l’accélération fulgurante dans le domaine des énergies renouvelables, le gouvernement a également décidé d’étudier d’autres technologies pouvant apporter une éventuelle contribution d’ici 2050. C’est pourquoi le gouvernement débloque 25 millions d’euros par an pendant 4 ans pour la recherche sur les petits réacteurs modulaires de quatrième génération (SMR). Cela doit permettre de vérifier si l’énergie nucléaire durable est techniquement réalisable. Les chercheurs du SCK CEN comptent parmi l’élite mondiale et vont chercher à enregistrer des avancées tant en matière de technologie qu’en matière de sûreté passive, de non-prolifération, de minimisation des déchets à longue durée de vie et de faisabilité économique. »
Les petits réacteurs modulaires, pour lesquels le gouvernement débloque un budget de 100 millions d’euros, n’utilisent pas l’eau comme fluide caloporteur. Un métal liquide, du sodium ou du plomb, ou encore un gaz sert à refroidir le cœur du réacteur. L’avantage de ce choix de caloporteur est que le combustible nucléaire est brûlé de manière plus efficace et, en fin de compte, moins de déchets nucléaires sont produits. Le Premier ministre Alexander De Croo, qui a assisté à l’événement en compagnie des ministres de tutelle Pierre-Yves Dermagne et Tinne Van der Straeten, reconnaît que la prolongation des réacteurs nucléaires à 2 GW, le démantèlement d’autres centrales et, parallèlement, l’aspiration de centrales innovantes exigent une approche ambitieuse. « Je suis convaincu que les principaux acteurs du nucléaire, tels que l’AIEA et le SCK CEN, sont une source d’afflux de connaissances et que, ensemble, ils peuvent garantir la préservation nécessaire des connaissances. »
Derrick-Philippe Gosselin, président du Conseil d’administration du SCK CEN, abonde dans ce sens : « Au nom de tous les membres du Conseil d’administration, je souhaite féliciter le SCK CEN pour son 70e anniversaire. Cette institution de recherche fédérale est un des joyaux de notre pays. Nous jouissons d’un prestige international grâce à nos connaissances nucléaires et à notre quête permanente d’excellence. C’est un réel honneur d’être président du SCK CEN, qui travaille chaque jour avec enthousiasme à un avenir meilleur. »
MYRRHA pour stimuler le développement
Si la Belgique choisissait d’étudier les SMR refroidis au plomb, cette décision pourrait profiter au processus de développement de MYRRHA. MYRRHA n’est pas un SMR mais il en partage certains principes comme la compacité, le caloporteur et donc les neutrons rapides. « Le SCK CEN possède une expertise spécifique dans les technologies nucléaires refroidies au plomb-bismuth. Il est le leader mondial dans ce domaine, ce qui place la Belgique dans une position privilégiée », explique le Premier ministre Alexander De Croo.
Le SCK CEN peut donc transférer les leçons tirées du processus de développement de MYRRHA vers le processus de développement des SMR innovants, bien que l’objectif soit fondamentalement différent. Eric van Walle précise : « Les SMR innovants produiront de l’électricité. Dans le cas de MYRRHA, nous avons besoin de ces neutrons rapides pour démontrer la possibilité de convertir les déchets hautement radiotoxiques en déchets qui ne sont plus toxiques, émettent moins de chaleur et, pour la plupart, ont une durée de vie plus courte. Grâce à ce procédé, la transmutation, nous pouvons réduire l’empreinte écologique d’un futur stockage géologique. »
Conjuguer les forces
Bien que la Belgique se trouve dans une position privilégiée, les attentes doivent rester réalistes. « Nous sommes conscients qu’un travail de recherche colossal doit être accompli avant que la Belgique ne puisse construire son premier SMR. Pour y parvenir, la coopération nationale et internationale – tant au niveau scientifique qu’industriel – est une nécessité absolue », conclut Hamid Aït Abderrahim, instigateur de MYRRHA. En plus de la recherche, la quête de partenaires industriels adéquats pour la réalisation des SMR innovants est lancée.
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Regardez en arrière et en avant avec Jean, l'un de nos premiers employés, et Simon Sauvillers, l'un de nos plus récents collègues. Leur différence d'âge est exactement de 70 ans.
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