Skip to main content

30 ans de doctorats au SCK CEN

09 août '23

Retour en arrière avec l’Academy et les alumni

Le programme de doctorat de la SCK CEN Academy existe depuis pas moins de 30 ans et a débouché sur 200 diplômes. Deux bonnes raisons de faire la fête et de revenir sur de nombreux travaux académiques fascinants. « Dans le même temps, nous nous tournons vers l’avenir car nos doctorats continuent de contribuer à l’expertise nucléaire de demain », affirme Michèle Coeck, directrice de la SCK CEN Academy.

PhD-Header website 460x306

La SCK CEN Academy : pour et par les scientifiques

Une solide expérience en sciences et technologies nucléaires, des recherches variées et des installations innovantes : le SCK CEN n’est pas seulement un centre d’étude de renom, il est aussi un important partenaire en formation. Grâce à notre SCK CEN Academy, nous contribuons aux formations académiques et nous organisons des cours sur mesure pour les professionnels, tant en Belgique qu’à l’étranger.

Ces activités comprennent l’accompagnement des scientifiques en herbe dans leurs études de bachelier, de master et de doctorat. À cette fin, la SCK CEN Academy travaille en étroite collaboration avec toutes les universités belges et plusieurs à l'étranger. Entre-temps, le programme de doctorat du SCK CEN existe depuis plus de 30 ans.

« Trois décennies pleines de sujets de recherche intéressants et diversifiés, de procédures de sélection strictes et de soutien intense de nos mentors pour les nouveaux talents... Oui, nous en sommes fiers », a déclaré Michèle Coeck.

Comment se portent les alumni, diplômés 30, 20, 10 ans plus tôt ?
Dans quelle mesure leur doctorat sert-il dans leur carrière actuelle ?

💬 Lisez leurs témoignages ici.

2023_30j-PhD-Nicolas

Nicolas Lewyckyj : « Je voulais en réalité devenir astrophysicien mais Tchernobyl a tout changé »

Doctorant au SCK CEN et à l’UCLouvain il y a 30 ans, 1992-2000 - Mentor : Theo Zeevaart

Les minéraux argileux présents dans le sol conservent-ils des traces de césium radioactif et, le cas échéant, ces particules se propagent-elles aux plantes puis dans notre chaîne alimentaire ? Cette question a occupé Nicolas Lewyckyj pendant pas moins de 8 ans. Il a démarré son doctorat en 1991 au SCK CEN et a défendu ses résultats en 2000. « À l’époque, nous avions des obligations contractuelles à hauteur de 50 %. Couplé à d’autres dossiers très chronophages, j’ai donc pris plus de temps pour obtenir mon diplôme. »

« Je voulais en réalité devenir astrophysicien mais Tchernobyl a tout changé », explique-t-il. « Étant moi-même d’origine ukrainienne, j’ai été très affecté par la catastrophe. Je voulais contribuer à en atténuer l’impact. » Il a donc conçu ses propres recherches, a trouvé un professeur qui a cru en lui et a eu l’opportunité de faire son doctorat au SCK CEN.

« Un parcours rempli de leçons de vies », se souvient-il. « Je n’oublierai jamais mon premier voyage à Tchernobyl. Nous sommes arrivés à bord d’un bus avec des journalistes et des collègues chercheurs. Tout le monde s’est tu, tant nous étions sous le choc. Cette expérience m’a beaucoup motivé pour mon doctorat car je me devais de faire quelque chose pour minimiser les retombées de la catastrophe. »

Nicolas croyait en ses recherches. « C’est vital car terminer un doctorat est très exigeant. Vous prenez peu de vacances, vos expériences dictent votre rythme de vie et vous devez souvent vous débrouiller. En même temps, vous obtenez beaucoup en retour. La liberté, la créativité et surtout l’autonomie. J’en récolte encore les fruits aujourd’hui. »

Le conseil de Nicolas aux futurs doctorants : « Restez très motivés, entourez-vous de gens qui croient en vous et refaites au moins 2 ou 3 fois vos expériences avant de tirer des conclusions. Ne le faites pas pour la gloire mais parce que vous voulez en faire bénéficier la société. »

2023_30j-PhD_Joris

Joris Verheyde : « Grâce à mon doctorat, je suis devenu un bon communicateur et gestionnaire de projets »

Doctorant au SCK CEN et à la VUB il y a 20 ans, 2002-2006 - Mentor : Rafi Benotmane & Co-mentor : Louis de Saint-Georges

Joris Verheyde aime se remémorer son doctorat au SCK CEN, il y a environ 20 ans maintenant. « Mes recherches se concentraient sur l’analyse des altérations moléculaires, causées par une faible dose de rayonnements, dans le corps humain. L’objectif était d’avoir une meilleure compréhension de l’effet sur les gènes qui pouvaient servir de cibles potentielles dans le traitement des dommages provoqués par les rayonnements. Un thème ardu qui nécessitait beaucoup de texte et d’explications. J’ai donc agrandi mon réseau et fait de nombreuses présentations. »

Et ce n’était pas tout. Joris explique : « Expliquer mes résultats de façon claire à un public très diversifié représentait un vrai défi. Grâce à mon doctorat, je n’ai pas seulement acquis des compétences techniques en radiobiologie, mais je suis également devenu un bon communicateur et gestionnaire de projets. Heureusement, car ces aptitudes m’ont permis d’obtenir le travail que j’aime tant aujourd’hui. »

« Dans ma fonction actuelle, je dirige une équipe de plus de 75 collègues qui assurent des formations et entretiennent des équipements. Nos produits et systèmes sont utilisés dans la recherche et le diagnostic biologiques. Je travaille donc quotidiennement avec et pour les scientifiques des secteurs universitaires, pharmaceutiques, industriels et cliniques. Grâce à ma propre expérience de doctorant, je peux facilement comprendre leurs fonctions et l’environnement de travail. »

« Je n’oublierai jamais la confiance que le SCK CEN m’a donnée en soutenant ma thèse de doctorat, avant même que mes études de Master ne soient complètement terminées. Un doctorat au SCK CEN m’a aussi donné une certaine liberté pour définir l’orientation de mes recherches. L’association du caractère industriel du SCK CEN avec les connections académiques, dans mon cas la VUB, a permis de tirer profit du meilleur des deux mondes pour mes recherches. »

Le conseil de Joris aux futurs doctorants : « Le voyage est plus important que la destination. Un doctorat est une excellente manière de se former en continu. Il permet de parfaire ses connaissances, d’élaborer des plans et de mener un projet du début à la fin. Parallèlement, vous améliorez vos compétences sociales grâce aux interactions avec les promoteurs, superviseurs, techniciens, ... Vous avez besoin de tout et de tout le monde pour obtenir le titre de docteur tant convoité. »

2023_30j-PhD-Bo

Bo Byloos : « Mon doctorat au SCK CEN m’a propulsé vers mon job de rêve dans l’astronautique. »

Doctorante au SCK CEN et à l’UGent il y a 10 ans, 2013-2017 - Mentor : Natalie Leys & Co-mentor : Rob Van Houdt

Retour en 2013. Bo Byloos commençait son doctorat au SCK CEN. « Mes recherches étaient axées sur le développement d’un bioréacteur à base de bactéries. Dans ce réacteur, la bactérie Cupriavidus metallidurans CH34 libère des éléments à partir des minéraux contenus dans la roche, dans mon cas le CH34 et le basalte. Les recherches ont apporté des informations qui sont utilisées par exemple dans le développement de systèmes de support de vie pour les missions spatiales de longue durée. »

L’un des moments les plus mémorables de son doctorat était l’envoi et l’analyse d’échantillons qui ont fait partie d’une expérience de vol dans un satellite inhabité. « Vous passez des mois à vous préparer pour que ces échantillons puissent être à bord lors d'un décollage vers l'espace. Le moment où ils reviennent enfin et où vous vous préparez à recommencer à travailler dessus est inoubliable. Je suis très reconnaissante envers le SCK CEN et l'UGent pour les opportunités et les souvenirs ».

Après sa défense de doctorat, Bo n'a pas dit adieu au thème de l'espace. Au contraire ! Il s'agissait pour elle d'un billet d'entrée pour la suite de sa carrière dans le secteur. « C'était formidable de voir de près le monde spatial européen pendant mon doctorat. En tant que chercheuse, j'ai appris à mieux connaître les processus, des essais à l'approbation et au lancement des expériences à l'ESA. En tant que collègue, j’ai appris à mieux coopérer dans un contexte national et international. Ces expériences m’ont aidée à conserver un travail aujourd’hui encore à l’agence Spatiale Luxembourgeoise (LSA) au poste de Project Office - Exploration and Education. »

L’espace a toujours fasciné Bo mais il ne suffit pas d’avoir un intérêt pour faire décoller sa carrière. Un emploi nécessite également toute une série de « soft skills » dans un contexte professionnel. Bo raconte : « Ma flexibilité fait partie de mes atouts et je l’attribue à mon expérience en tant que doctorante. Il s’agit d’adapter rapidement les recherches ou le travail mais aussi de trouver le bon équilibre entre être autonome dans ses tâches et demander un soutien et une coopération. »

Le conseil de Bo aux futurs doctorants : Choisissez un sujet qui vous passionne mais assurez-vous également d’entretenir de bonnes relations avec votre mentor, les autres doctorants et les collègues de laboratoire. Lorsque vous ferez inévitablement face à des revers et des moments difficiles, ce sont ces personnes qui seront là pour vous remonter le moral et relancer vos recherches doctorales.

2023_30j-PhD_Alberto

Jesus Alberto Casillas Trasviña : « J’ai fait une présentation à l’université de Princeton et j’ai remporté un prix. Woaw ! »

Doctorant au SCK CEN et à l’Ugent en 2022, 2018-2022 - Mentor : Bart Rogiers & Co-mentor : Koen Beerten

Personne ne s’attend à la pandémie de COVID-19 pendant son doctorat. Jesus Alberto Casillas Trasviña se sentait submergé par cet événement. En 2018, il est arrivé au SCK CEN comme étudiant de l’UGent. En 2022, il a terminé avec succès son doctorat. Le sujet de sa recherche ? L’écoulement et le transport des eaux souterraines en Flandre dans le cadre du programme belge pour le stockage géologique des déchets radioactifs. « Je n’oublierai jamais cette période », raconte Alberto.

« La COVID-19 m’a rendu la vie de doctorant difficile. Cela exigeait un extraordinaire sens de l’organisation ! En outre, pendant mon doctorat, je n'ai cessé de trouver des moyens d'être encore plus productif et d'optimiser mon temps, tout en restant en bonne santé physique et mentale. En termes de gestion de projet, j’ai considérablement renforcé mes compétences. »

Ce furent des montagnes russes émotionnelles, mais Alberto y repense avec bonheur : « En plus de mener mes recherches, j’ai eu l’occasion, via le SCK CEN, de participer à des conférences, de présenter mes plans et mes résultats oralement à de grands groupes et, bien sûr, de me créer un réseau. La cerise sur le gâteau a été ma présentation à l'université de Princeton, à l'issue de laquelle j'ai remporté le prix de la meilleure présentation. C'était vraiment un moment spécial ! »

Le conseil d’Alberto aux futurs doctorants : Apprenez à ne pas perdre votre temps. Prenez aussi du temps pour vous. Apprenez à dire « non », mais aussi à dire « passons à autre chose, nous ne pouvons pas rester coincés là-dessus indéfiniment ». Et surtout, n'oubliez pas de prendre soin de vous : buvez beaucoup d'eau et trouvez des moyens de rester en bonne santé mentale et spirituelle !

Intéressé(e) par votre propre doctorat au SCK CEN ?
Vous cherchez plus d'informations ou des sujets disponibles ?


Cliquez pour plus d'informations.

Partagez cet article