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Les déchets nucléaires en Belgique : à la fois œuvre de pionnier et durabilité

27 septembre '23

L'approche du recyclage adoptée par le SCK CEN lors du démantèlement du BR3 constitue un exemple à l'échelle internationale

Souvent célébrée pour son chocolat, ses gaufres et sa culture historique, la Belgique s'est aussi discrètement imposée comme un leader mondial dans un domaine très différent : celui du traitement et de la gestion des déchets nucléaires. Forte d'une expertise unique en matière de conditionnement, de déclassification et de recyclage des déchets radioactifs, la Belgique est aujourd'hui, grâce au SCK CEN, une référence en termes de combinaison entre sûreté, innovation et durabilité pour relever l'un des défis les plus pressants de notre époque.

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La voie du dévouement

Le trajet suivi par la Belgique pour réduire les déchets nucléaires a commencé il y a 36 ans, au moment de l'arrêt du Belgian Reactor 3 (BR3). Prototype des réacteurs nucléaires utilisés à Doel et Tihange, ce réacteur à eau pressurisée sert depuis de projet pilote pour démontrer la faisabilité technique et économique du démantèlement d'un réacteur en conditions réelles. C'est un mandat de la Commission européenne qui a amené les décideurs politiques, les scientifiques et les ingénieurs belges à s'interroger pour la première fois sur leur responsabilité à long terme dans la gestion des déchets radioactifs issus du démantèlement.

« Pour le SCK CEN, c'est à ce moment qu'a débuté la mission consistant à mettre au point des solutions globales donnant la priorité à la sûreté, à la rentabilité économique et au progrès technologique. Cela a débouché sur la constitution d'un trésor de connaissances et d'infrastructures permettant de libérer (sous conditions) les déchets nucléaires dans un paysage politique qui le permet », déclare Guido Mulier, senior business developer au SCK CEN.

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Bouclier biologique BR3 : un effort maximum pour un impact minimum

Aujourd'hui, le projet a abordé la phase finale du démantèlement, c'est-à-dire la remise du site dans son état d'origine. Cela signifie que le bouclier biologique du BR3 est complètement démantelé lui aussi. Ce mur en béton entourait précédemment la piscine du réacteur, dont il devait arrêter le rayonnement. « L'écran présente une épaisseur de 1,20 mètre. Pour le démanteler, nous avons dû évacuer 1200 tonnes de béton. Cela représente une cinquantaine de camions », estime Jérôme Dadoumont, expert en démantèlement au SCK CEN.

C'est dans ces flux importants de matériaux que réside le cœur de l'expertise du SCK CEN en matière de libération conditionnelle des déchets nucléaires. La règle d'or de tout projet de démantèlement est en effet de minimiser la quantité de déchets radioactifs de manière rentable. » L'équipe n’a pas ménagé ses efforts pour éviter que ces 50 camions de béton ne soient effectivement tous éliminés en tant que déchets. Le béton a été gratté, piqué ou découpé couche par couche, ce qui a permis de ramener les déchets déclassifiés à un niveau d'activation inférieur.

Du réacteur de haute sûreté à la décharge classique

Chaque couche a désormais une affectation différente. L'étape finale la plus incroyable ? Une simple décharge de catégorie 1 pour déchets industriels, où seront acheminées quelque 1 000 tonnes de béton. En d'autres termes, les matières radioactives sont acheminées vers une décharge classique. C'est tout à fait unique !

« Les gravats seront effectivement déposés dans une décharge où ils deviennent inutiles, mais la plus-value éthique et économique de cette situation est énorme », estime Jérôme Dadoument. « Nous avons prouvé que tout ne devait pas être enfoui dans une installation de type CatA, ce qui évitera aux générations suivantes de devoir s'en préoccuper. En outre, de formidables économies ont été réalisées en classant le béton comme un déchet traditionnel. C'est une autre leçon très importante pour les opérations de démantèlement à venir dans notre pays. »

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Prêt pour les chantiers de démantèlement européens

Les chercheurs, gouvernements et entreprises du monde entier suivent avec grand intérêt la façon dont le SCK CEN démantèle le réacteur à eau pressurisée BR3 de la manière la plus sûre et la plus efficace qui soit.  Cette méthode crée en effet une base de données unique et des fondements solides pour le démantèlement d'autres installations nucléaires. Les chantiers de démantèlement sont en effet nombreux, tant en Belgique qu'à l'étranger : cinq des sept centrales nucléaires belges ferment leurs portes, quelque 200 cyclotrons médicaux dans le monde sont en attente de démantèlement... Exploiter un réacteur, un accélérateur ou un cyclotron est une chose, l'arrêter en est une autre car cela implique une réorganisation avec des risques et des coûts imprévus.

« Il faut être certain de travailler de la manière aussi efficace que possible, avec le personnel adéquat et selon un plan sûr et durable. Le SCK CEN guide les opérateurs vers des solutions pour l'élimination des déchets radioactifs et leur libération (in)conditionnelle sûre, tandis que nous continuons chaque jour à améliorer nos connaissances et nos compétences dans le cadre de projets de recherche », conclut Guido Mulier.

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