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Le coronavirus ne viendra pas à bout du SCK CEN: un soutien à plus de 9 millions de patients atteints de cancer

19 novembre '20

Le SCK CEN a pris des mesures strictes pour protéger son centre de recherche, et surtout son réacteur de recherche BR2, contre le coronavirus. « La production de radio-isotopes médicaux ne peut et ne doit sous aucun prétexte s’arrêter. Des vies humaines en dépendent », insiste Eric van Walle, directeur général du SCK CEN. C’est aussi ce qu’a affirmé le gouvernement fédéral, qui a reconnu le SCK CEN comme service essentiel. Le centre de recherche a su tourner à plein régime pendant cette crise. Plus de 9 millions de patients atteints d’un cancer ont été aidés grâce à la production du SCK CEN dans le réacteur de recherche BR2.

SCK CEN - Infrastructuur BR2 (2019)

Le nombre de patients cancéreux augmente année après année. Avec lui, le besoin en radio-isotopes médicaux s’accroit également. Le réacteur de recherche BR2 est un maillon important de l’approvisionnement mondial de ces radio-isotopes. Afin d’assurer un approvisionnement continu, le SCK CEN a décidé d’augmenter le nombre de jours d’exploitation du BR2, passant ainsi de 160 à 210 jours par an. Quand la décision a été prise, personne n’aurait pu prédire qu’une pandémie viendrait potentiellement paralyser la production.

« Nous avons tout mis en œuvre pour garantir la production de première nécessité de radio-isotopes médicaux et poursuivre l’exploitation à plein régime. La médecine nucléaire compte sur nous, tout comme des centaines de milliers de patients pour qui le diagnostic ou la thérapie ne peuvent être reportés », précise Eric van Walle, directeur général du SCK CEN. Sven Van den Berghe, directeur de l’institut Sciences des Matériaux Nucléaires au SCK CEN, confirme l’importance de la responsabilité sociale qui nous incombe : « Il n’existe aucune alternative à notre réacteur de recherche en ce qui concerne la moitié de l’approvisionnement de première nécessité. »

Le centre de recherche se penche donc sur des plans visant à assurer la production de radio-isotopes médicaux au sein du réacteur BR2 à l’avenir. « L’évaluation de sûreté pour assurer une exploitation jusque 2036 est en préparation, en concertation avec les autorités de sûreté », explique S. Van den Berghe.

La production de radio-isotopes médicaux ne peut et ne doit sous aucun prétexte s’arrêter.
Des vies humaines en dépendent.
Eric van Walle, directeur général
SCK CEN - Kankerbestrijding (2019)

Plus de 9 millions de diagnostics et 20.000 traitements

Pour beaucoup, le coronavirus est un risque invisible. « Nos collaborateurs sont parfaitement formés à la gestion des risques invisibles à l'œil nu », raconte E. van Walle. Ce, grâce au principe ALARA, bien ancré dans le secteur nucléaire. Toute exposition aux rayonnements doit être aussi faible que raisonnablement possible (As Low As Reasonably Achievable ou ALARA). Concrètement, cela signifie : garder ses distances, prévoir une protection et limiter le temps d’exposition. « Dans le contexte du coronavirus, ces mesures se traduisent par la distanciation sociale, le port du masque et limiter les contacts. Nous tenons à faire l’éloge de nos collaborateurs pour leur flexibilité et leur enthousiasme débordant quand il s’agit de fournir des efforts. C’est ce qui nous a permis d’obtenir de si bons résultats. »

Par bons résultats, le directeur général entend les six cycles complétés par le réacteur de recherche BR2 au cours de cette année. « Prenons les deux radio-isotopes qui constituent la majeure partie de la production : le molybdène 99, source du technétium 99m qui est le plus important radio-isotope pour le diagnostic, et le lutétium 177, un radio-isotope activement utilisé dans la lutte dans le cancer de la prostate. Plus de 9 millions de diagnostics et 20.000 traitements ont pu être réalisés grâce à la production belge. » Le septième et ultime cycle de cette année a démarré le 12 novembre 2020.

Une exploitation jusque 2036 ?

Tous les dix ans, le SCK CEN doit prouver que tous les systèmes du BR2 sont en état et fonctionnent en respectant à la lettre les prescriptions de sûreté. « L’évaluation de sûreté visant à assurer l’exploitation jusque 2036 est en cours de préparation. Nous sommes déjà convaincus que c’est réalisable. D’une part, grâce à l’entretien continu du réacteur de recherche. D’autre part, grâce aux investissements supplémentaires déjà en place. Tout est ajusté aux exigences de sûreté de l’AFCN », explique le manager du réacteur Steven Van Dyck. « Fin 2015, le réacteur OSIRIS a fermé ses portes en France et le NRU a suivi fin 2016 au Canada. Désormais, seuls six producteurs subsistent pour couvrir la demande mondiale en radio-isotopes médicaux. Et cette demande ne fait que croître au fil des ans. Cette croissance souligne le besoin de la disponibilité de notre réacteur de recherche BR2. »

Qu’est-ce que les radio-isotopes médicaux ?

La Belgique est l’un des cinq acteurs mondiaux en matière de production et de distribution de radio-isotopes médicaux. Les radio-isotopes médicaux sont des matières radioactives utilisées en médecine nucléaire pour détecter (imagerie médicale) et traiter (thérapie) les cancers. Ils sont également utilisés dans d’autres domaines de la médecine. Par exemple, en cardiologie, pneumologie, endocrinologie et rhumatologie.

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