Le nouveau projet 'LINAC@LNK' se concentre sur l'amélioration des étalonnages pour la radiothérapie et la caractérisation des déchets radioactifs

05 octobre '23

D'une pierre deux coups - aucune expression ne résume aussi bien le nouveau projet de recherche LINAC@LNK. Pour ce faire, le SCK CEN achète un accélérateur linéaire médical pour examiner 2 grandes questions : pouvons-nous rendre la radiothérapie encore plus efficace ? Et - plus surprenant - pouvons-nous également utiliser ce dispositif médical pour mieux caractériser les fûts de déchets radioactifs ? De grandes questions auxquelles nous trouverons des réponses en collaboration avec l'ONDRAF et grâce à un financement Belspo d'un million d'euros.

La recherche multidisciplinaire

Un LINAC médical d'occasion remis à neuf sera installé dans le bâtiment LNK l'année prochaine. À partir de 2024, il sera possible d'y effectuer des étalonnages et de l'imagerie tomographique, ce qui favorisera diverses recherches. Un LINAC médical fonctionne avec des énergies multiples, ce qui a inspiré à la fois nos chercheurs en oncologie et nos experts en déchets. En collaboration avec l'ONDRAF, le SCK CEN a soumis une proposition de projet qui a débouché sur un financement de pas moins d'un million d'euros de Belspo.

Vous voyez un fantôme rempli d'eau contenant une chambre d'ionisation. Le rayonnement émis par un accélérateur y est mesuré avec précision. Le fantôme imite le corps humain.

De nouvelles applications dans les expertises de dosimétrie et étalonnage

La radiothérapie est aujourd'hui la thérapie primaire pour les patients atteints de cancer. Le succès des résultats dépend de l'administration d'une dose précise de rayonnement. Pour maintenir cette précision, il est nécessaire de procéder à un étalonnage précis du LINAC qui émet le faisceau de rayonnement. Actuellement, le cobalt 60 est utilisé comme référence à des fins d'étalonnage, mais ses niveaux d'énergie sont inférieurs à ceux des faisceaux de rayonnement utilisés dans des milieux cliniques. Des corrections sont dès lors nécessaires, ce qui constitue un élément d'incertitude dans le processus thérapeutique.

LINAC@LNK, une initiative menée par le SCK CEN, vise à améliorer l'étalonnage de la radiothérapie en éliminant les marges d'erreur potentielles. L'objectif final est de développer une méthode d'étalonnage précise pour les traitements radiothérapeutiques. En outre, l'utilisation d'un LINAC ouvre également des possibilités de recherche avancée en radiothérapie et en dosimétrie. Il s'agit notamment d'étudier la dosimétrie au niveau cellulaire, de mieux comprendre les mécanismes de rayonnement et de développer de nouveaux détecteurs pour améliorer les protocoles d'assurance qualité. LINAC@LNK a pour objectif de faire progresser le domaine de la radiothérapie et d'améliorer les résultats pour les patients.

La R&D pour permettre l'identification des matériaux dans les fûts de déchets radioactifs

Une deuxième application nouvelle du LINAC pourrait soutenir le site de stockage en surface de l'ONDRAF pour les déchets de courte durée de vie de faible et moyenne activité. Ce site devrait recevoir un grand nombre de fûts de déchets conditionnés actuellement stockés chez Belgoprocess. Avant de les transférer, il est essentiel de s'assurer que ces fûts répondent aux critères de conformité pour les déchets de ce type. Pour atteindre cet objectif, des tests de contrôle efficaces et rentables sont nécessaires, notamment des scanners à haute énergie pour visualiser le contenu des fûts de déchets. De tels scans et tests sont déjà réalisés avec un LINAC en France (CEA), mais ne sont actuellement pas possibles en Belgique ou dans le reste de l'Europe, car les installations n'existent tout simplement pas.

L'achat du LINAC médical change la donne, car ses caractéristiques techniques - notamment le débit de dose maximal et l'ouverture du collimateur - sont parfaitement adaptées à la réalisation de ces examens et mesures. En outre, les installations peuvent faciliter des recherches supplémentaires pour déterminer si l'irradiation à énergies multiples peut fournir des informations supplémentaires sur la composition chimique des fûts de déchets conditionnés. Ce développement répond non seulement au besoin immédiat de traiter les déchets de courte durée de vie de faible et moyenne activité, mais ouvre également la voie à une meilleure recherche et à une meilleure compréhension de la caractérisation des déchets à l'aide de techniques de rayonnement avancées.

Exemple parfait de réutilisation

Le projet a été attribué au printemps. Dans l'intervalle, les préparatifs d'un projet pilote battent leur plein et l'appel d'offres visant à trouver le bon fournisseur de LINAC débutera cet automne. Il s'agira d'une adjudication spéciale, compte tenu de la réutilisation souhaitée du LINAC.

« La réutilisation des équipements est en effet particulière, mais la véritable spécificité réside dans les possibilités offertes pour l'Europe. Cela peut tout d'abord faire toute la différence en médecine nucléaire, où des étalonnages précis sont indispensables. Deuxièmement, le SCK CEN et l'ONDRAF seront des acteurs supplémentaires sur le marché européen, capables d'effectuer ces caractérisations spécifiques de fûts de déchets. Actuellement, on peut uniquement s'adresser à CEA en France », explique Ana Vaniqui, cheffe du projet LINAC@LNK.