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Lutétium 177 : vers une médecine personnalisée

L’IRE et le SCK CEN nouent un partenariat pour la production de lutétium 177 et d’autres radio-isotopes

SCK CEN - Ondertekening PPP met IRE - Prostaatkanker - Lutetium-177 (2020)

L’Institut National des Radioéléments (IRE) et le SCK CEN collaborent étroitement depuis toujours pour produire des radio-isotopes médicaux. En 2020, les deux instituts ont signé un deuxième partenariat public-public pour insuffler un nouvel élan à leur collaboration de longue date. Ce partenariat se concentre tant sur le diagnostic que sur le traitement.

SCK CEN - Jaarverslag Highlights (2021)

Décembre 2018. Le centre de recherche nucléaire SCK CEN et son homologue, l’Institut National des Radioéléments (IRE), signent le partenariat public-public RECUMO. L’encre n’a pas le temps de sécher que les deux partenaires parlent déjà de la collaboration suivante. Cette fois, dans le domaine des radio-isotopes. « Quand on pense aux radio-isotopes médicaux, le SCK CEN et l’IRE sont complémentaires. Nous nous apportons mutuellement une plus-value. Pourquoi ne pas s’associer dans ce cas ? », explique-t-on peu après la signature. Aussitôt dit, aussitôt fait.

En 2020, les deux instituts ont signé un deuxième partenariat public-public pour insuffler un nouvel élan à leur collaboration de longue date. « Pendant des décennies, notre production se concentrait sur deux radio-isotopes spécifiques : le molybdène 99 pour le diagnostic d’une part, et l’iode 131 pour le traitement du cancer de la thyroïde d’autre part. Entre-temps, les recherches scientifiques font avancer la médecine nucléaire à toute vitesse. Les radio-isotopes ne font plus uniquement la différence dans l’imagerie médicale mais également dans les traitements ciblés. En tant qu’acteurs mondiaux dans leur production, nous devons garder un œil sur cette dynamique et rendre possible le développement futur des radio-isotopes thérapeutiques émergents », clarifie Erich Kollegger, CEO de l’IRE.

Les radio-isotopes thérapeutiques

Les radio-isotopes thérapeutiques forment un maillon indispensable des traitements ciblés contre le cancer. Dans ces traitements, une molécule porteuse transporte un radio-isotope à l’endroit précis où se trouvent les cellules cancéreuses. Dès que la molécule porteuse s’est fixée à la cellule ou a été absorbée par celle-ci, le radio-isotope peut commencer à irradier les cellules cancéreuses sans endommager le tissu sain. Les cellules cancéreuses sont endommagées, ce qui entraîne leur mort et la tumeur finit par se résorber d’elle-même.

SCK CEN - Highlights - Prostaatkanker (2021)

Un large éventail de radio-isotopes

La production de lutétium 177 constitue le premier projet concret dans le cadre du partenariat. Dans les années à venir, d’autres radio-isotopes suivront. À l’heure actuelle, le lutétium 177 est utilisé dans les hôpitaux pour traiter des tumeurs neuroendocrines. Les cellules neuroendocrines se situent surtout dans les organes du système digestif, dont l’estomac, le pancréas et les intestins. Ce radio-isotope est un espoir pour le traitement du cancer de la prostate, responsable de 90.000 décès par an en Europe. Il est utilisé en combinaison avec le gallium 68 (68Ga). Ce dernier permet aux médecins de visualiser l’étendue de la tumeur de la prostate et de déterminer la dose de lutétium 177 à administrer au patient lors du traitement.

« Une médecine personnalisée donc. Nous nous attendons à ce que la demande mondiale triple dans les années à venir », poursuit Eric van Walle, directeur général du SCK CEN. « Si les entreprises pharmaceutiques veulent mettre le lutétium 177 sur le marché pour le traitement du cancer de la prostate, l’offre se doit de suivre. Ce partenariat facilite l’accès à ce dernier et à d’autres radio-isotopes innovants. En travaillant de concert, nous sommes en mesure de faire de la Belgique un acteur clé de la production et de la distribution de radio-isotopes destinés à la médecine nucléaire. »

Une répartition complémentaire des rôles

Le partenariat marque une collaboration adaptée mais en conservant une distribution des rôles inchangée. Cette répartition entre les deux partenaires a d’ailleurs toujours été la même. « Notre réacteur de recherche BR2 s’occupe de la première phase de production de radio-isotopes médicaux : l’irradiation des cibles. Ensuite, l’IRE traite ces cibles par le biais d’un procédé chimique pour obtenir les radio-isotopes médicaux qui seront administrés aux patients. Nous formons une bonne équipe, le partenariat est une machine bien rodée », explique Eric van Walle (SCK CEN). Erich Kollegger (IRE) approuve : « Grâce à ce partenariat public-public, nous tirons pleinement parti de nos compétences complémentaires. C’est ce qui le rend si précieux. »

RECUMO

C’est déjà la deuxième fois que les deux partenaires officialisent leur collaboration par la signature d’un partenariat. En décembre 2018, l’IRE et le SCK CEN ont conclu un premier partenariat public-public pour le projet RECUMO (Recovery of valuable Uranium residues of 99Mo-based radio-pharma in Belgium). Ce dernier apporte une solution structurelle pour gérer les résidus hautement radioactifs issus de la production de radio-isotopes médicaux actuellement entreposés sur le site de l’IRE à Fleurus.

Du soulagement de la douleur au traitement du cancer
Le SCK CEN mène des recherches sur le samarium 153 en tant que radio-isotope théranostique.

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